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Situations et solutions : exemples

Présentation de situations de jeunes (courantes ou exceptionnelles) avec des démarches et solutions engagées qui ont permis de lever des freins et d'amorcer un parcours d'insertion.

Situation du jeune

Jeune femme âgée de 22 ans en formation, mais qui décroche suite à une situation traumatique sur son terrain de stage (décès d’une personne accompagnée).

Les obstacles à franchir

Trouver un espace où la personne pourra parler de cette situation douloureuse et ainsi l'amener peu à peu à reprendre confiance en elle.

L'informer sur la possibilité de se faire aider par un tiers.

Premiers pas

Cette situation a révélé qu’il était indispensable, pour envisager une reprise de formation, que la jeune ait pu dépasser cette situation et en parler. Un contact a été pris avec le centre Georges Devereux. La mise en relation et l’accompagnement de la jeune fille par cette structure ont été préparés en amont.

 

Un report de formation a été négocié et la jeune, après cet accompagnement et dès qu’elle se sentira prête, pourra se réinscrire dans sa dynamique de formation.

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Santé

Situation du jeune

Jeune âgé de 16 ans en situation de handicap, scolarisé en classe Ulis (3ème) avec échec lors du stage en entreprise. Donc changement de projet d’orientation (le projet initial n’était pas le sien, mais celui de son père).

 

Les obstacles à franchir

Faire en sorte que les aspirations du jeune en termes d’orientation puissent être entendues et acceptées par la famille et trouver une solution pour la rentrée suivante (centre de formation). Cela implique de surmonter la barrière de la langue dans les échanges avec la famille.

Premiers pas

Une fois le jeune inscrit à la Mission locale, un travail pour identifier ses aspirations professionnelles est mis en place. Le jeune dit aimer la cuisine et exprime son désir de commencer sa formation dans un lycée adapté.

 

Un premier entretien téléphonique avec la chargée de mission insertion professionnelle des jeunes en situation de handicap de l’Académie, en présence du jeune et de la famille (en haut-parleur pour que la famille puisse écouter et prendre part à la conversation si nécessaire), est organisé. Suite à cet échange, l'Académie envoie une fiche « Handipro » (fiche adressée aux familles de jeunes en situation de handicap pour une orientation adaptée). 

 

Un co-accompagnement permet alors de soutenir la demande d’orientation vers le lycée visé par le jeune. La Maman maîtrisant mal le français, une aide pour lire et remplir le document lui est apportée par la référente Mission locale du jeune.

 

Le jeune et sa Maman ont rendez-vous par la suite avec la chargée d’insertion de l’Académie. Suite à ce rendez-vous, la demande d'inscription dans le lycée est faite. Afin de faciliter l'admission du jeune, l'Académie demande à la famille de prendre contact avec la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées).

 

Suite à la réponse de la MDPH et un entretien avec le directeur du lycée, le jeune effectue un stage. Ce stage étant concluant, le jeune intègre la filière. En parallèle, un accompagnement en Sessad est suggéré par le directeur de l'établissement.

 

En février 2021, un point de suivi de la situation du jeune est fait par la Mission locale, notamment pour s'assurer de sa bonne intégration dans le lycée. Le jeune « a eu du mal à s’habituer au rythme scolaire mais est toujours investi », selon la Maman. Il est aussi autonome dans son trajet pour se rendre au lycée, ce qui est nouveau (il prend le bus seul). Le jeune est en recherche d’un stage de deux mois pour valider sa première année. Il est alors orienté vers le Bureau d’Information Jeunesse pour une aide à la rédaction du CV et des contacts. Finalement, le jeune trouve un stage en restauration par son propre réseau.

 

En décembre 2021, la maman confirme que le jeune est toujours à l’aise dans sa formation. Il a trouvé (avec l’aide du lycée) un nouveau stage de quatre mois en Maison de retraite. Constatant que la situation du jeune est stable, la Mission Locale clôt le dossier.

 

Cette situation particulière a permis de renforcer le partenariat avec l'Académie pour le public en situation de handicap scolaire puisque la Mission locale travaille désormais en collaboration avec la chargée d’insertion. En outre, celle-ci informe la Mission locale, via les fiches « Handipro », des jeunes en situation de handicap sur le territoire et qui pourraient relever de la Mission locale ou autres partenaires.

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Handicap Formation

Situation du jeune

Jeune âgé de 16 ans relevant de l’Aide sociale à l’enfance (Ase) de la Vienne et hébergé dans un foyer à Dourdan (91). Demande d’accompagnement vers l’autonomie et l’insertion sociale et professionnelle.

Les obstacles à franchir

Faible niveau scolaire (5ème) et aucun diplôme. Problèmes familiaux lourds (mère schizophrène, père absent). Problèmes judiciaires lourds également. Enfin, problème psychique reconnu (schizophrénie) justifiant un suivi à l’hôpital Saint-Anne.

Premiers pas

Concernant l’insertion professionnelle, le jeune a, dans un premier temps, intégré la Classe Alpha de l'INA (Institut national de l'audiovisuel) car il exprimait un intérêt pour l’audiovisuel et le son. Mais cette situation a révélé que certains freins nécessitaient de repenser ce choix.

 

Un  travail conjoint avec la mission locale a permis d’amener progressivement le jeune à accepter l’idée qu’il n’était pas encore en mesure de s’engager dans cette dynamique et d’autres solutions lui ont été proposées en terme de formation (Institut Nemo) après avoir travaillé avec lui les possibles.

Pour le logement, une place en foyer de jeune travailleur a été trouvée.

Parallèlement, le jeune a pu bénéficier de la Garantie jeune, et une tutelle de la MDPH a été mise en place.

 

Le jeune a réussi à dépasser ce qui pouvait être vécu à nouveau comme un échec et, avec l’aide de l’accompagnement, a progressivement réussi à accepter là où il en était, sa fragilité et son besoin de temps.

Il a finalement souhaité retourner dans sa région d’origine  

 

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Logement Santé Formation

Situation du jeune

A. est orienté par un ami qui travaille dans le domaine de l’ébénisterie. C’est un jeune homme qui semble doué d’une grande intelligence mais qui n’accroche pas avec le système scolaire. Son frère est porteur d’un handicap lourd qui mobilise l’attention familiale et crée une situation anxiogène. Il abandonne ses études et finit par travailler dans le domaine de l'installation de systèmes d'alarme. Cependant cela ne lui convient pas, il voudrait trouver un emploi mais il a le sentiment qu’il “ne sait rien faire”. Il se dévalorise fortement.

Les obstacles à franchir

Favoriser la reprise de confiance de A. en élaborant avec lui une stratégie pour faire le point sur ses motivations et ses qualités. Le rassurer sur ses possibilités et son potentiel. L'aider à construire son propre projet professionnel et l’accompagner vers la formation ou l’emploi.

Premiers pas

Pour accompagner A. il faut être à l'écoute, disponible, prompt à l'encourager. Il est important également d'être réactif et s’adapter aux moyens de communication des jeunes (sms, réseaux sociaux, messageries…).

La référente de parcours oriente A. vers une entreprise et un CFA à Paris : La bonne graine. Ce CFA recrute uniquement sur le critère de la motivation des jeunes : à partir du moment où ils trouvent une entreprise, ils peuvent entrer en apprentissage.

L’assistant pédagogique du CFA accompagne A. de manière très aidante et en partenariat avec la référente de parcours. Cela se révèle un bon choix pour A. qui a besoin d’un vrai suivi mais aussi de prendre son autonomie.

A. travaille aujourd’hui dans le domaine de l'ébénisterie. Il a été nécessaire de l'aider à trouver un logement après la signature du CDI. Il a suivi une formation en 3D sur les machines.

Situation du jeune

Jeune de 18 ans en situation irrégulière, venu avec un ami pour les problématiques de ce dernier. Le lien avec le référent se construit au bout d’un mois. Les difficultés sont multiples : décrochage, absence d’hébergement, aucune demande de régularisation faite, pas d'emploi ni de formation en cours. La problématique dans ce contexte est de savoir quel frein lever en premier et sur lequel ce jeune va accepter de travailler.

Les obstacles à franchir

Comprendre les différentes problématiques, définir un parcours de levée de freins afin de favoriser le raccrochage et l’insertion.

Travail sur l’estime de soi (Coaching), CV, lettre de motivation, coaching de présentation, entretien téléphonique, entretien d’embauche. Recherche d’entreprise acceptant de déclarer un apprenti en situation irrégulière, recherche d’un CFA pour professionnalisation, signature du contrat d’apprentissage et suivi avec l’entreprise et l'école.

Demande de régularisation posée en partenariat avec le MRAP et France Bénévolat. Témoignage de son parcours sur table ronde de la lutte contre la pauvreté.

Mise en place d'une suivi au niveau de l'assurance maladie, des amendes, de l'accès à une formation complémentaire dans l’industrie (dispositif Pric)

Obtention d'un récépissé étudiant avec droit de travail pour un an.

Reste à régler la question du logement (car condition précaire d’hébergement), du permis de conduire pour la mobilité et de l'entreprise qui pourra le recruter à l'issue de son apprentissage.

Premiers pas

Changement d’attitude, de présentation, application des codes lui permettant d’acquérir de l’autonomie : “en fait c’est facile”. Sourire retrouvé, les possibles existent.

Il reste pour lui des compétences comportementales à renforcer comme le développement et l'acquisition de la patience face aux situations. Ou encore la capacité à demander de l’aide quand il n’a pas la réponse.

Une relation de confiance a été établie et le jeune dit : "enfin, je me sens libre, j’ai le choix maintenant, je me remets au travail, c’est la première fois depuis longtemps… Je n’ai plus de poids qui m'empêche de faire quelque chose, tout est possible”.

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Logement Formation Juridique

Situation du jeune

S. a passé du temps en prison pour des affaires importantes. Il est orienté par son frère. Il passe à l’association, explique qu’il travaillait à la fourrière mais qu’il a été licencié à cause de la découverte de son casier. C'est quelqu’un de très actif, il a une énergie débordante mais il est souvent tenté de l’utiliser à mauvais escient.

Les obstacles à franchir

Se stabiliser psychologiquement pour éviter de basculer à nouveau dans la délinquance. Trouver un travail et un logement.

Premiers pas

S. fait part à sa référente de parcours de sa passion pour les chevaux. Il est fasciné par la Cie Zingaro, il est voltigeur occasionnel à cheval dans leurs entrainements. Un jour, il demande à sa référente de l’accompagner voir les chevaux de la compagnie à Aubervilliers. Ils échangent sur la possibilité pour lui de porter un projet autour de sa passion. Finalement il commence par trouver des chevaux et les installe sur un terrain inoccupé appartenant à la mairie. Il s’occupe d’eux, il est transformé !

La référente décide de l’accompagner. Elle obtient des financements avec France bénévolat pour qu’il puisse créer son association et formaliser son activité. Au fil du temps, il agrandit son projet, récupère et soigne les chevaux destinés à l'abattoir et aussi des chiens. L'été, il donne des coups de mains aux fermiers pour avoir du foin, il a construit des box après avoir eu l'autorisation de la mairie de poursuivre son activité sur ce terrain. Il a créé un ranch dans la ville et pu faire vivre sa passion à d’autres personnes. Il prend les chevaux et les emmène dans les ensembles HLM pour faire monter les enfants. Il contribue à la vie sociale locale et s’investit auprès des autres. Il prend aussi des jeunes décrocheurs en stage grâce à des actions bénévoles et projette l’idée de monter sa propre entreprise en développant l’équithérapie...

Il travaille aujourd’hui dans un autre secteur, mais conserve son activité associative. Il a son propre logement grâce au travail qu’il a su prendre en tant que couvreur.

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Santé Economie Loisir

Situation du jeune

Une jeune femme est seule avec un enfant en bas âge dont le père est en prison. Elle est logée de manière précaire chez des membres de sa famille. Elle rencontre parfois des difficultés cognitives, elle met plus de temps que les autres pour comprendre les procédures et cela lui pose parfois problème en milieu professionnel. Elle connaît des états dépressifs et anxieux chroniques. Elle refuse de demander une reconnaissance MDPH malgré ses difficultés. Elle souhaite apprendre même si cela lui prend plus de temps, veut être reconnue comme apte à se débrouiller par elle-même.

Les obstacles à franchir

Son souhait est de trouver un domaine professionnel qui lui convienne malgré ses difficultés et de s’émanciper de sa belle-famille en trouvant un logement pour elle et son enfant. Il lui faut trouver un emploi dans lequel on prend en compte ses difficultés et où on l’accompagne dans sa prise de poste. Elle souhaite se soigner sur le plan psychologique et affronter ses difficultés de manière autonome.

Premiers pas

Pour accompagner cette personne, il est important dans un premier temps d'être disponible et très réactif pour répondre à ses demandes, l'écouter, la rassurer, l'encourager… Puis on peut la guider vers l’autonomie en espaçant le suivi et en fixant des objectifs et des premiers pas à réaliser.

Pour le problème de logement, la référente PRIJ sollicite la préfecture via le GTO. Un premier logement lui est proposé mais elle manque de ressources et ne peut l’accepter (empreintes). Pour préciser le projet professionnel, le BIJ puis la Mission locale sont sollicités. Elle choisit de se diriger vers la logistique. Elle entre en formation de remise à niveau avec le GRETA dans le cadre d’un projet PRIC. Elle trouve un emploi de préparatrice de commandes en intérim et pour le moment cumule les petites missions. Elle a trouvé un moyen de garde pour son enfant, ce qui lui permet de travailler.

Une médiation a été organisée avec le père de son enfant qui lui paie désormais une pension mensuelle.

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Emploi Juridique Logement

Mots clés

EMPLOI

Situation du jeune

Une jeune femme de 23 ans se présente auprès de la référente PRIJ. Elle explique s’être séparée de son compagnon, avoir subi des violences sexuelles et avoir été contrainte de se prostituer pour lui. Elle est en situation régulière sur le sol français mais sans aucun papier d’identité et sans ressources. Elle souhaite cependant trouver un emploi, un logement et s’insérer durablement.

Les obstacles à franchir

La condition sine qua non pour son insertion est d’abord la régularisation de sa situation administrative. Dans la mesure ou elle est en situation régulière, elle doit refaire sa carte vitale, sa carte d'identité, etc.

Sans ressources, cette jeune femme reste vulnérable et dans l’incapacité de pourvoir à ses propres besoins.

D’autre part, il est important qu’elle puisse porter plainte contre ses agresseurs afin de pouvoir donner une conclusion à cette affaire, être protégée d’eux et se projeter dans l’avenir. Mais se retrouvant l’objet de menaces de représailles dans son environnement immédiat, elle se sent en insécurité et rencontre une difficulté à agir en ce sens en autonomie.

Enfi,n cette jeune femme souffre d’une addiction aux stupéfiants ce qui renforce sa vulnérabilité et sa difficulté à reprendre en main sa situation.

Premiers pas

Il est primordial de commencer par la déclaration de perte de papiers et de refaire ceux-ci. Ensuite, la référente l’accompagne pour qu’elle puisse déposer plainte pour les violences et l’exploitation sexuelle dont elle a été victime. A la suite de cela, la plainte est requalifiée et les auteurs sont sous main de justice.

La jeune femme entre alors en parcours Garantie Jeune (aujourd'hui remplacé par le Contrat d'engagement jeune) avec la Mission locale pour travailler son projet professionnel et choisit de se diriger vers une formation dans le domaine de l’esthétique. En parallèle de ces démarches, des rendez-vous sont pris pour traiter ses problèmes psychologiques (psychologue).

Elle recherche aujourd'hui un poste dans le domaine de l’esthétique pour effectuer une alternance et obtenir un diplôme.

Situation du jeune

Malgré une demande d’entrée en emploi, il était compliqué pour le jeune d’entendre que la formation était nécessaire pour pouvoir travailler les savoirs liés au monde du travail. Notamment sur ses difficultés à se mobiliser, arriver à l’heure, et être constant dans son engagement.

Les obstacles à franchir

L’équipe éducative de Prévention Spécialisée a proposé au jeune la participation à un chantier éducatif, puis l’orientation sur un EDI (Espace dynamique d'insertion). Le jeune a pu constater dans les deux cas, qu’il lui était compliqué d’arriver à l’heure et de tenir au-delà d’une semaine, sans qu’il soit réveillé ou déposé par un tiers. Il a pu comprendre l’intérêt d’une formation avant une entrée en emploi.

Premiers pas

Nous avons aussi pu l’orienter vers l’E2C, où il est actuellement. La situation s’améliore, mais la ponctualité est toujours travaillée.

Situation du jeune

Difficulté d’accès au logement due à la précarité de l’emploi(CDD). Demande de résidence jeune travailleur effectuée mais lenteur dans la procédure (6 mois d’attente).

Les obstacles à franchir

Difficulté à prévoir, incapacité de gérer un budget et donc de s’occuper de tout ce qui est lié à la gestion d’un appartement (dépôt de garantie, facture eau/électricité/) et de faire seul les démarches administratives (internet, Caf)

Premiers pas

Pour le logement, nous avons effectué la demande de SIAO et de résidence en foyer jeune travailleur via la Mission locale.
Pour le suivi éducatif, nous avons mobilisé l’aide des éducateurs en prévention spécialisée et d’une assistante sociale.

Boîtes à outils liées

Logement Economie