Quelles réalités recouvre la notion polysémique de « vulnérabilité » ? Quelles en sont les limites ? Qui sont les jeunes dits « vulnérables » que l’on dit aussi « jeunes en difficulté », « jeunes en rupture », ou encore « jeunes NEET » (ni en emploi ni en formation ni en études) ?
Dans cette fiche repère, Anne-Cécile Caseau, chargée d’études et de recherche à l’INJEP, s’appuie sur la littérature scientifique pour analyser la notion complexe de « vulnérabilité » et comment celle-ci s’impose dans les politiques sociales et sanitaires.
Appliquée au public des jeunes, cette notion de vulnérabilité « peut s’entendre de multiples façons » explique l’autrice, « y compris pour comprendre leur vulnérabilité par rapport à d’autres groupes d’âge, mais aussi au sein du groupe des jeunes, puisque la catégorie « jeunes » ne renvoie pas à un groupe social homogène ».
Après avoir présenté les facteurs exposant les jeunes à la vulnérabilité, celle-ci s’arrête sur les politiques publiques en direction des jeunes « vulnérables ». Trouvant sa place à côté d’autres terminologies, la « vulnérabilité » est mobilisée « pour évoquer de manière générale l’ensemble des difficultés d’insertion sociale et professionnelle des jeunes », note-t-elle. La volonté politique publique de cadrer et réduire la vulnérabilité des jeunes s’est renforcée, mais se heurte à une multiplication et à une fragmentation des dispositifs elle-même génératrice d’instabilité, conclut-elle.
Raphaëlle Pienne