Où en est-on de l’impact de la crise et du premier confinement sur les plus démunis? Un an après sa première note sur les effets du Covid-19 sur la pauvreté en France, le comité d’évaluation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, présidé par Louis Schweitzer, fait le point.
Cette étude revient également sur la réponse apportée depuis mars 2020 par le gouvernement pour les plus précaires et exprime un certain nombre de points d’attention et de recommandations pour la période à venir.
Des effets sociaux de la crise et du premier confinement confirmés, notamment chez les jeunes
Les inégalités sociales face à l’épidémie durant le premier confinement sont confirmées. Les enfants et les familles ont été confrontés aux inégalités éducatives et à un risque accru des violences intrafamiliales. Comme pour les adultes, on constate une dégradation de leur santé mentale. La période est marquée par une hausse de la précarité, notamment alimentaire. Les jeunes ont été particulièrement fragilisés par la crise (santé mentale, précarité alimentaire, baisses de revenus).
Des mesures d’urgence massives et globalement bien ciblées
Des dispositifs de maintien de droits, en matière d’assurance chômage en particulier, ont été mis en place, et des aides exceptionnelles aux bénéficiaires des aides sociales ont ciblé les ménages modestes. Les mesures pour l’emploi, notamment des jeunes, et de soutien des indépendants ont permis de limiter les effets de la crise pour ces populations. Le choc économique provoqué par la crise sanitaire a eu des effets disparates en matière d’emploi selon les territoires. S’il apparait que le soutien financier de l’Etat a permis d’amortir l’essentiel de l’impact de la crise sur les finances des collectivités territoriales, le comité ne dispose pas d’information sur la façon dont ce soutien a été modulé en fonction des besoins des différents territoires.
Des recommandations pour la période à venir
Le comité souligne que la reprise économique en cours ne doit pas faire oublier que la crise sanitaire a souligné et accentué des inégalités existantes et renforcé la précarité, que ses effets à moyen et long terme ne sont pas encore connus et que la situation sur le marché du travail en sortie de crise présente des risques potentiels en termes de précarité et de pauvreté.
Il met également l’accent sur l’importance de garantir un accès à leurs droits aux plus démunis et recommande de porter une attention accrue aux publics fragiles. Il faut veiller à la mise en œuvre sur tous les territoires de l’obligation de formation et à l’atteinte de ses objectifs. Les effets des réformes en 2021 de l’assurance chômage et des APL sur la situation de publics déjà fragilisés par la crise sanitaire, notamment les jeunes, doivent être surveillés. Concernant la réforme structurelle en préparation autour de l’idée d’un revenu pour les jeunes, pour lesquels la crise a confirmé les conséquences négatives de l’absence d’un filet de sécurité monétaire, le comité recommande qu’il n’y ait pas de barrières d’accès et que sa durée soit adaptée à la situation du jeune.
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