Les aides exceptionnelles à l’embauche, mesure phare du plan « #1jeune1solution » ont eu un effet incitatif sur le recrutement d’alternants, selon le 1er rapport d’évaluation du plan France Relance. Elles ont bénéficié à un public plus large.
Créé par la loi de finances pour 2021, le comité d’évaluation du plan France Relance a présenté son premier rapport mardi 26 octobre. Celui-ci porte notamment sur le plan « #1jeune1solution ». Doté d’un budget de 10,4 milliards d’euros sur la période 2020-2022, ce plan s’est vu assigner trois objectifs, rappellent les auteurs : faciliter l’entrée sur le marché du travail (7,6 milliards d’euros) par des primes à l’embauche d’alternants notamment, accompagner les jeunes éloignés de l’emploi (1,3 milliard d’euros) avec des moyens supplémentaires alloués aux dispositifs d’insertion, et former les jeunes à des métiers d’avenir (1,5 milliard d’euros).
A la fin août 2021, indiquent les auteurs du rapport, 5,1 milliards d’euros ont été engagés et 3,6 milliards d’euros décaissés, permettant l’attribution d’un peu plus de 2,1 millions d’aides, qu’il s’agisse de primes à l’embauche ou à l’alternance, de parcours d’accompagnement ou d’entrées en formation.
Elargissement des aides à l’embauche justifié
Les aides à l’alternance (5,9 milliards d’euros), accessibles jusqu’à juin 2022, ont bénéficié à 850 000 nouveaux contrats à fin septembre 2021. La cible des 950 000 « devrait être atteinte », estiment les auteurs. D’un montant de 5 000 ou 8 000 euros, selon l’âge de l’alternant, cette aide a permis de réduire le coût de la première année du contrat. Selon le rapport, il s’avère inférieur à 500 euros dans le cas d’un apprenti de moins de 21 ans (quels que soient la taille de l’entreprise et le niveau de diplôme préparé). L’élargissement des aides à l’embauche dans le cadre de France Relance a bénéficié aux grandes entreprises, au secteur des services et aux Bac +3 et au-delà. Quoique cette dernière population soit moins touchée par le chômage, ces aides se justifient dans un « contexte de grande incertitude ». Si les aides exceptionnelles ont joué en faveur du recrutement d’alternants, « à ce stade, l’estimation chiffrée de cet effet doit être interprété avec prudence », indiquent les auteurs.
Formations aux métiers d’avenir
S’agissant des entrées en formation, les auteurs rappellent que l’objectif est de créer plus de 300 000 places supplémentaires (avec un budget de 1,4 milliard d’euros en complément des 15 milliards du plan d’investissement dans les compétences) pour des formations dans des métiers d’avenir : formations qualifiantes dans le numérique, l’écologie, le soin… Entre janvier et fin septembre 2021, les auteurs comptent 220 000 entrées en formation au titre des créations de formations qualifiantes pour les jeunes et des parcours personnalisés dans le cadre de l’obligation de formation des 16-18 ans. Sur le volet insertion (qui incombent essentiellement aux Missions locales), les auteurs relèvent qu’environ 500 000 parcours d’accompagnement supplémentaires ont été déployés, pour un coût de 1,3 milliard d’euros. « Les effets à moyen terme de l’élargissement des dispositifs sur l’insertion professionnelle des jeunes demeurent incertains à ce stade », écrivent-ils.
La synthèse et le rapport du premier rapport d’évaluation du plan France Relance
Emmanuel Franck (Centre Inffo pour Défi métiers)