La Ville de Paris a adopté, la semaine dernière, un vaste plan de soutien à l’emploi et à la formation pour les Parisiens.
Baptisé "Paris boost emploi", le plan de soutien à l’emploi de la Mairie de Paris prévoit notamment d’offrir, au cours de la mandature 2020-2026, 50 000 formations professionnalisantes aux demandeurs d’emploi parisiens les plus fragiles. C’est trois fois plus que les 15 000 formations offertes au cours de la précédente mandature.
Effet boule de neige de la crise à Paris
"Paris risque de glisser plus rapidement dans la crise que d’autres bassins d’emploi car ses secteurs économiques sont interdépendants, explique Afaf Gabelotaud, adjointe à la Maire de Paris en charge des entreprises, de l’emploi et du développement économique. La baisse du tourisme, et notamment du tourisme d’affaires, entraîne celle de l’événementiel, qui touche les imprimeurs, les graphistes, les hôtesses, etc."
Autant l’emploi parisien se portait bien avant la crise (taux de chômage de 6,1 % en mars contre 8,3 % au niveau national), autant il se dégrade vite lorsque l’événementiel est à l’arrêt : il y avait 146 000 demandeurs d’emploi parisiens au troisième trimestre, +14 % par rapport à l’année dernière. L’objectif de Paris boost emploi, qui prévoit également l’embauche de 5 000 apprentis par la Mairie, un renforcement des dispositifs d’insertion et la création d’un observatoire de l’emploi, est "d’être prêt pour la sortie de crise". L’opération est dotée d’un budget de 500 millions d’euros.
Les 50 000 formations annoncées par la municipalité concerneront des demandeurs d’emploi ayant besoin de se former au français ("les migrants notamment", explique Afaf Gabelotaud) ; au codage informatique ("pour répondre aux besoins des entreprises de disposer en quelques mois de professionnels spécialisés") ; au réemploi de produits et aux circuits courts (recyclage, logisticiens, réparateurs de vélos) ; aux métiers des jeux Olympiques de 2024 ; aux services à la personne ; à l’agriculture urbaine. Ces formations sont réservées aux habitants de Paris et à ceux de l’intercommunalité Plaine Commune (Seine-Saint-Denis).
Un complément à ce que proposent les autres acteurs institutionnels
Les prestataires pour ces formations sont des associations ou des centres de formation comme par exemple l’école Simplon, qui forme aux métiers du numérique. Ils répondent à des appels à projets lancés par la Mairie. Au cours de la précédente mandature, la Ville a par exemple dépensé 600 000 euros par an pour des formations en langue, et 1,1 million pour celles au codage, auquel Pôle emploi a ajouté la même somme. Ces formations sont portées à la connaissance des demandeurs d’emploi par Pôle emploi, les Missions locales, les Maisons de l’emploi, etc.
"La formation professionnelle est de la compétence de l’Etat et de la Région, ce que nous proposons ne remplace pas ce qui existe déjà, explique Afaf Gabelotaud. Nous intervenons comme dernier maillon, avec des formations courtes très orientées vers le terrain". Dans le domaine des services à la personne, il peut par exemple s’agir d’un module pour apprendre à s’occuper de patients diabétiques. En prévision des Jeux Olympiques, il faudra former aux premiers secours, au pilotage de drones.
Emmanuel Franck (Centre Inffo pour Défi métiers)