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L’Ile-de-France tire le bilan de son dispositif de lutte contre le décrochage scolaire

Jeune étudiant dans une salle de classe.

La Région Île-de-France est la seule à s’être dotée d’une convention contre le décrochage scolaire. Contractée avec l’État et les missions locales, elle a permis de contacter 28 000 jeunes décrocheurs, selon le bilan établi par ses signataires.

Réunis à l’occasion des Assises de la réussite scolaire, organisée mercredi 25 novembre par la Région Île-de-France, les signataires de la convention régionale contre le décrochage scolaire en Île-de-France ont tiré un bilan de leur action. Signée le 15 juillet 2020 par l’État (préfecture de région, rectorat régional et direction régionale de l’agriculture), la Région Île-de-France et l’Association régionale des missions locales d’Île-de-France (ARML), cette convention vise à réaliser l’obligation de formation pour tous les jeunes de 16 ans à 18 ans instaurée par la loi pour une école de la confiance du 26 juillet 2019. Elle est « unique en France », souligne Marc Guillaume, préfet de la région Île-de-France et de Paris.

Quatre campagnes d’appels téléphoniques

Les signataires s’accordent sur la collecte des coordonnées des décrocheurs repérés par les centres d’information et d’orientation (CIO) et par les missions locales. Ils décrivent les modalités de contact avec les décrocheurs : ceux qui l’acceptent sont contactés avant 15 jours par un prestataire ; ceux qui sont injoignables sont contactés par les missions locales ; ceux qui refusent et qui relèvent de la politique des quartiers prioritaires sont contactés par la préfecture. Enfin ils s’accordent sur l’accompagnement vers la formation : les prépa-apprentissage essentiellement. Les dispositifs du plan « 1jeune, 1 solution », du plan régional d’investissement dans les compétences (Pric) et du futur « contrat engagement jeune » sont ou seront également sollicités.

James Chéron, vice-président de la Région Île-de-France, chargé des lycées, remarque que « l’actualisation plus fréquente des listes de décrocheurs a permis de multiplier par deux les campagnes » d’appels téléphoniques : de deux à quatre par an. Le prestataire a relancé jusqu’à 10 fois chaque jeune. Ces campagnes de « phoning généralisé ont été un bon choix, estime Marc Guillaume. Elles ont permis de contacter 28 000 jeunes dont 7% ont accepté d’être mis en relation avec le CIO ».

 9 000 décrocheurs injoignables par téléphone

Toutefois, 9 000 ont été injoignables par téléphone. Les missions locales et la préfecture prennent alors le relais pour entrer en contact avec ces décrocheurs « sur leur lieu de vie », souligne Marc Guillaume. « Rien qu’au premier trimestre 2021, les missions locales ont accompagné 5 600 mineurs », expose Jacques Crosnier, président de l’ARML. Sur toute l’année 2020, elles avaient accompagné 6 300 jeunes. Jacques Crosnier souligne cependant que les listes de décrocheurs ne sont pas toujours bien renseignées et que les missions locales passent du temps à les recouper. De leurs côtés, les 175 « référents parcours » de la préfecture ont réussi à accompagner 7 200 jeunes et ont obtenu 3 000 « sorties positives ».

Christophe Kerrero, recteur de la région académique d’Île-de-France, rappelle quant à lui que le dispositif de lutte contre le décrochage vient après les aides aux élèves déployées par l’Éducation nationale, lorsqu’elles n’ont pas fonctionné : « devoirs faits » ; « vacances apprenantes » ; pédagogie individualisée ; certification en lutte contre le décrochage scolaire de 200 personnes…

Emmanuel Franck (Centre inffo pour Défi métiers)

Emmanuel Franck (Centre inffo pour Défi métiers)