L’État va mobiliser 30 millions d’euros cette année pour soutenir les associations engagées dans le mentorat. Objectif : développer à grande échelle le bénévolat en faveur de la réussite scolaire et professionnelle des jeunes.
Offrir aux jeunes, en particulier à ceux issus des quartiers prioritaires et des zones rurales, la possibilité d’être accompagnés dans leur parcours scolaire ou leur entrée dans la vie active par un adulte bénévole. C’est l’engagement pris par Emmanuel Macron en annonçant l’opération « 1 jeune, 1 mentor » lors de sa visite du campus l’Industreet, créé par la Fondation Total à Stains. « Je veux que chaque jeune qui en a besoin puisse avoir un mentor et qu’on offre aussi la possibilité à des cadres en entreprises ou à des jeunes qui ont déjà une expérience (…) d’apporter leur propre exemple de vie. », a indiqué le président de la République.
« Apprentissage gagnant-gagnant »
Comme l’a évoqué une étudiante suivie par un mentor de l’association Article 1, cette relation individuelle dans la durée permet « de bénéficier d’une ouverture sur le monde professionnel, d’accéder à un réseau pas toujours à notre portée quand nos parents ne sont pas cadres et d’avoir quelqu’un à qui se confier ». Le mentorat suppose l’implication de bénévoles – actifs, retraités ou étudiants – prêts à consacrer quelques heures par mois à l’accompagnement d’un jeune.
« C’est un apprentissage mutuel gagnant-gagnant », souligne Ericka Cogne de l’institut Télémaque qui accompagne des collégiens, lycéens et apprentis. De grandes entreprises se sont déjà inscrites dans ce mouvement en contribuant au financement d’associations ou en créant des conditions propices à l’engagement de leurs salariés. C’est le cas de Total, par exemple, qui autorise ses salariés à consacrer trois jours par an à l’accompagnement de jeunes.
Accompagner 100 000 jeunes en 2021
Pour encourager le mentorat considéré comme un levier pour lutter contre les inégalités, l’État va soutenir les associations qui oeuvrent en ce sens. En 2021, 30 millions d’euros seront alloués aux structures réunies au sein du « Collectif mentorat ». De quoi les aider à développer leur activité, à recruter et à former des mentors ou encore à faire connaître leurs actions. Ces associations et celles qui rejoindront le collectif par la suite bénéficieront par ailleurs de la visibilité de la plateforme « 1 jeune, 1 solution ». « Dès le début avril, il sera possible de signaler son intérêt en ligne pour avoir accès à un mentor ou être mentor soi-même », a précisé Emmanuel Macron. Objectif fixé : permettre à 100 000 jeunes de bénéficier de l’appui d’un mentor en 2021 (contre 25 000 aujourd’hui) et passer à 200 000 en 2022.
Mobiliser 30 000 entreprises au service de la jeunesse en 2021
En intégrant à son plan jeunes présenté en juillet 2020 un soutien massif au mentorat, l’État entend créer une coalition en faveur de l’égalité des chances. Il s’agit non seulement de fédérer le tissu associatif, mais aussi les services de l’État du champ de l’éducation, de l’enseignement et de l’insertion qui ont un rôle de prescripteur à jouer, ainsi que les entreprises appelées à se mobiliser en faveur de la jeunesse en cette période de crise. A ce jour, plus de 7 000 dirigeants ont rejoint le mouvement « La France, une chance, les entreprises s’engagent » lancé par le Président en juillet 2018 dont 2 000 ayant inscrit leur action dans le cadre du plan « 1 jeune, 1 solution », a précisé Emmanuel Macron. L’objectif de l’État est de poursuivre cette dynamique et d’atteindre les « 30 000 entreprises engagées à la fin de l’année 2021. »
En parallèle, le gouvernement poursuit l’évolution de la plateforme « 1 jeune, 1 solution » qui recense d’ores et déjà 100 000 offres d’emploi. Plusieurs milliers de propositions de stages y sont désormais ajoutées. Et dans les semaines qui viennent, un simulateur d’aides y sera intégré pour aider les jeunes à s’orienter vers les dispositifs qui répondent le mieux à leur situation.
Estelle Durand (Centre inffo pour Défi métiers)