Un article de Julie Couronné, chargée d’études et de recherche à l’Injep, appelle à déconstruire l’idée que la jeunesse serait démissionnaire au travail.
Publié dans le numéro d’octobre de la revue Droits & Libertés de la Ligue des droits de l’homme (LDH), ce texte prend à rebours l’idée que les jeunes seraient moins fidèles à l’entreprise et moins attachés à la valeur du travail.
Les travaux de l’Injep montrent en effet un attachement fort au travail de la part des jeunes, notamment ceux issus des classes populaires. Cela alors même que les jeunes issus des milieux modestes, rencontrés dans des dispositifs d’insertion, doivent s’accommoder d’emplois précaires, mal rémunérés, aux conditions de travail difficiles et ne leur permettant pas d’accéder à l’autonomie résidentielle.
La « socialisation de jeunes adultes s’opère dans un contexte qui leur fait endosser la responsabilité de leurs difficultés, de leurs réussites ou de leurs échecs à s’insérer sur le marché de l’emploi », estime l’auteur, qui appelle le regard politique et médiatique à changer de point de vue et à mieux observer « les contraintes qui pèsent sur les jeunes, ainsi que les efforts et sacrifices qu’ils consentent afin d’accéder à un emploi, de le garder et de gagner dignement leur vie ».
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Raphaëlle Pienne